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My photo
Neuilly-sur-seine, Ile de France, France
I was born in what is for me the most beautiful place on earth, an archipelago of a hundred and fifteen islands, a jewel lost in the middle of the Indien Ocean, the Seychelles Islands.I grew up in many different places, moving from harbour to harbour, in Madagascar, Haïti, Koweit and Burundi and finally settled in France where I have spent the most amazing moments of my life. My love for Photography rises from this constant change of envirronement, the desire to preserve the memories of other worlds... Most poems are translated from french to english for those of my friends who would feel lost/ Je suis née dans ce qui est certainement pour moi l'un des plus beaux endroits au monde, un archipel encore préservé de 115 îles, posé comme un bijou au milieu de l'Océan Indien, les Seychelles. J'ai été balladée de port en port entre Madagascar, HaÏti, le Koweit et Burundi, avant de finalement m' établir en France où j'ai passé les vingt plus belles années de ma vie. Mon amour de la photographie, je me l'explique par ce chanboulement permanent de cadre, comme l'envie de retenir à moi le souvenir d'un passage dans d'autres mondes.

Monday, October 26, 2009

Barbara- Jacques Prevert



Rappelle-toi Barbara
Il pleuvait sans cesse sur Brest ce jour-la
Et tu marchais souriante
Epanouie ravie ruisselante
Sous la pluie
Rappelle-toi Barbara
Il pleuvait sans cesse sur Brest
Et je t'ai croisee rue de Siam
Tu souriais
Et moi je souriais de meme
Rappelle-toi Barbara
Toi que je ne connaissais pas
Toi qui ne me connaissais pas
Rappelle-toi
Rappelle-toi quand meme ce jour-la
N'oublie pas
Un homme sous un porche s'abritait
Et il a crie ton nom
Barbara
Et tu as couru vers lui sous la pluie
Ruisselante ravie epanouie
Et tu t'es jetee dans ses bras
Rappelle-toi cela Barbara
Et ne m'en veux pas si je te tutoie
Je dis tu a tous ceux que j'aime
Meme si je ne les ai vus qu'une seule fois
Je dis tu a tous ceux qui s'aiment
Meme si je ne les connais pas
Rappelle-toi Barbara
N'oublie pas
Cette pluie sage et heureuse
Sur ton visage heureux
Sur cette ville heureuse
Cette pluie sur la mer
Sur l'arsenal
Sur le bateau d'Ouessant
Oh Barbara
Quelle connerie la guerre
Qu'es-tu devenue maintenant
Sous cette pluie de fer
De feu d'acier de sang
Et celui qui te serrait dans ses bras
Amoureusement
Est-il mort disparu ou bien encore vivant
Oh Barbara
Il pleut sans cesse sur Brest
Comme il pleuvait avant
Mais ce n'est plus pareil et tout est abime
C'est une pluie de deuil terrible et desolee
Ce n'est meme plus l'orage
De fer d'acier de sang
Tout simplement des nuages
Qui crevent comme des chiens
Des chiens qui disparaissent
Au fil de l'eau sur Brest
Et vont pourrir au loin
Au loin tres loin de Brest
Dont il ne reste rien.
(...)

Remember Barbara
It rained incessantly on Brest that day
And you smiling were walking 
Epanouie ravie ruisselante
something lovely dripping
In the rain
Remember Barbara
It rained incessantly on Brest
And I ran into you on Rue de Siam
You were smiling
And me I was smiling just the same
Remember Barbara
You who I did not know
You who did not know me
Remember
Remember when even that same day
Don't forget
A man beneath a porch was resting
And he cried out your name
Barbara
And you ran towards him beneath the rain
Ruisselante ravie epanouie
Something Something Something
And you threw yourself into his arms
Remember that Barbara
And don't hate me if I am familiar
I say you to all those I like
Even if I have not seen them save once
I say you to all those who like themselves
Even if I don't know them
Remember Barbara
Don't forget
This rain wise and happy
Upon your happy face
On this happy town
This rain on the sea
On the fort
On the Ship d'Ouessant
Oh Barbara
What foolishness is war
Where have you gone now
In this rain of iron
Of fire of ice of blood
And he who had held you in his arms
Lovingly
Is he dead disappeared or better living still
Oh Barbara
It rains incessantly on Brest
Like it had rained before
But it isn't the same and all is decayed
It's a rain of terrible pain and desolation
It's no longer the storm
Of iron of ice of blood
Very simply clouds
That die like dogs
Like dogs who dissapate
At the waters edge near Brest
And go to decay far from
Far from very far from Brest
Where nothing remains.

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